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J'ai mal pour toi...

J'ai mal pour toi quand je t'entends. Tes récits, tes justifications, sur les raisons qui ont mené tes parents ou autre adulte à te taper. Quelle violence de t'entendre dire que tu l'avais mérité, que tu étais un monstre, que sans ça tu aurais mal fini.

J'ai mal pour toi quand je vois comment ton cerveau a été conditionné et matraqué sous diverses violences et humiliations. Mais qu'a-t-on fait à ton enfant intérieur pour qu'il puisse te juger ainsi. Je vous vois, vous défiez à coup de récits sur vos croisades "éducationnelles" qui me glacent le sang. Vous, vous riez. Vous riez, mais pas de façon hilares comme avec une blague sympathique. Ce rire exutoire qui a une autre saveur. Celui de la honte ressentie enfant. Celui d'une justice injuste qui a laissé une blessure que l'on ne doit pas avouer, dévoiler.

J'ai mal pour vous, vous qui combattez à celui qui as reçu les plus gros coups, à son histoire la plus glauque. Le combat du plus brave, du plus fort, du plus rebelle. On rit et sourit, un peu gêné, parfois, souvent.

J'ai mal pour l'enfant en vous, qui lui, n'en rigole pas. J'aimerais pouvoir aller le voir, le consoler, lui dire que ce n'est pas normal, qu'il a le droit de le penser, qu'il la cultive même cette idée, au lieu de la laisser s'étouffer sous toutes ses humiliations.

J'ai mal pour toi qui a été si violemment manipulé. J'ai mal de te voir refuser cette vérité qui serait d'une violence n'égalant que l'ensemble des coups reçus. Ce sentiment d'injustice ressenti sous chaque heurt; ressurgissant dans son torrent d'émotion.

J'ai mal pour toi, toi qu'on a dressé à te soumettre, te contrôler, enfouir tes émotions. Il t'es interdit, petit enfant soumis par la terreur, de ressentir ça, de penser ça. Tu as mérité chaque coup, chaque punition, chaque menace car tu en étais la cause, le seul fautif, comment oserais-tu remettre en question la toute puissance parentale et dominatrice?

J'ai mal pour vous, de vous voir si contraints et emprisonnés dans toutes ces douleurs constamment ancrées en vous. Non tu n'étais pas difficile, tu étais incompris. Non tu n'étais pas insolent, tu étais ignoré. Non, tu ne le méritais pas.

J'ai mal pour vous, parents et adultes, qui aimeraient avoir une autre relation avec votre enfant mais qui êtes dans l'ignorance et l'incapacité de faire autrement, démunis.

J'ai mal pour cet héritage générationnel inconscient, issu d'une manipulation et d'une domination vulgarisée et valorisée.

J'ai mal pour nous, à qui on ne propose pas concrètement d'alternatives et d'outils pour éduquer sans violence.

J'ai mal pour notre société fondée sur des principes aussi destructeurs.

N'ayons plus mal, relevons nous et osons défier la toute puissance de l'adultisme afin de protéger nos enfants, notre prochain et notre monde. Nous construisons la vie de demain, alors faisons-le avec amour.

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